Les mitrailleuses du premier conflit mondial.

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Mitrailleuse MG 08.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Introduction :

 

 

L'Allemagne a été une des premières nations à reconnaître l'importance de la mitrailleuse sur le champ de bataille. La mitrailleuse Maxim MG 08, adoptée par l'armée impériale, reste la plus célèbre des mitrailleuses Maxim. Dès l'entrée en Guerre, la tactique allemande d'utilisation des armes automatiques est particulièrement développée et les servants sont parfaitement bien entraînés. Les mitrailleuses, regroupées en une compagnie par régiment, sont parfaitement intégrées dans les manoeuvres de l'infanterie, tant dans l'offensive que dans la défensive. Les résultats de cette utilisation bien maîtrisée seront particulièrement meurtriers dans les rang des Alliés.

 

 

 


 

 

 

 

Généralités :

 

C'est une arme automatique, à tir automatique, utilisant la force du recul (canon mobile, culasse mobile, court recul du canon).

Calibre : 7.92mm. Elle tire la cartouche à balle S et ancien modèle (avec modification de la hausse).

Cadence de tir : réglable, par modification de la pression du ressort récupérateur .

Alimentation par bandes souples en tissu, de 250 cartouches.

Le manchon réfrigérant contient 4 litres d'eau, suffisant au tir de 2000 à 2500 cartouches. Le canon non réfrigéré (non immergé dans l'eau du manchon) est hors d'usage au bout de 150 à 200 coups. L'eau entre en ébullition après environ 500 coups ; la vapeur doit forcément être évacuée pour éviter l'éclatement. Elle est envoyée à l'air libre par l'intermédiaire d'un tuyau, faisant également office de condensateur.

 

Fonctionnement :

 

Les agents moteurs sont les gaz qui agissent sur le bloc de culasse et le font reculer. Il entraîne dans sa course le canon par l'intermédiaire des plaques de recul. Le déverrouillage s'effectue quand le bloc de culasse se porte en arrière ; puis se réalise l'extraction, la tension du récupérateur (ressort) et l'armé. La tension du ressort ramène ensuite le bloc culasse vers l'avant ; il y a successivement verrouillage, éjection et percussion.

 

 

 

 

 

 

          

Caisse à munitions modèle 1911. Elle contient 2 bandes de 250 cartouches. Bande de 250 coups. Départ de bande

 


 

 

 

Historique :

 

 

Sir Hiram Maxim

Né aux Etats-Unis en 1840, Hiram Maxim est un homme inventif et doué d'un sens des affaires avisé. Travaillant à la réalisation d'armes à feu, il avait remarqué qu'une partie de l'énergie dégagée par une cartouche se perdait dans l'épaule du tireur. Il finit par réaliser et breveter une arme dans laquelle l'énergie provenant du recul de l'arme était utilisée pour réarmer et tirer le coup suivant. Le canon s'échauffait rapidement et il résolut le problème en l'entourant d'un manchon à eau. En 1884, Maxim s'associe avec Vickers. Hiram Maxim fut réellement le père de la mitrailleuse moderne. En 1901, il fut naturalisé Britannique et anobli.

 

 

Le Kaiser, assistant à une démonstration de la Maxim en 1888, se serait exclamé, selon Hiram Maxim : "C'est cette arme que je veux, et pas une autre". La marine allemande adopte en 1894  la Maxim modèle 1894 ; sa production sous licence est réalisée par Ludwig Loewe (futur établissement DWM). En 1899, quelques exemplaires d'un nouveau modèle, la MG 99, sont  mis à l'essai dans l'armée. Puis, en 1901, la MG 01 est adoptée ; le nombre d'exemplaires est alors plus conséquent.  Son affût est spécifique et porte le nom de schlittenlafetten 01 (schlitten 01) ; le cylindre à eau est réalisé en acier. Le nombre d'exemplaires en dotation ne dépasse pas les quelques centaines d'unités.

 

 

 

 

 

Mitrailleuse Maxim MG 01 et sont affût spécifique, servie ici par un MGA. Mitrailleuses Maxim MG 01 et leur affût spécifique, schlitten 01. Notez également les caisses aux accessoires en premier plan.

 

 

 

 

Le conflit russo-japonais de 1904-1905 et l'apparition de nouvelles  méthodes de combat, imposa à chaque armée européenne de se doter rapidement de mitrailleuses. Beaucoup de pays adoptèrent des armes de ce type, fabriquées par Vickers-Maxim ou sous licence.

 

 

A la mobilisation, en 1914, chaque régiment d'infanterie avait sa compagnie organique, armée de six pièces Maxim MG 08. L'Armée allemande disposait vraisemblablement de 4920 pièces au début des hostilités (dont près de 400 MG 01). Il atteindra les 11 000 pièces vers le milieu de l'année 1916, puis 32 000 au début de 1918. Ces chiffres sont comparables à la dotation en mitrailleuse dans l'armée Française.

 

Voir également : Organisation des unités de mitrailleuses dans l'Armée allemande.

 


 

 

 

 

Production :

 

Les MG 08 ont été produites dans deux arsenaux :

- Arsenal de Spandau, principalement avant guerre et jusqu'en 1917.

- Arsenal gouvernemental DWM (Deutsche Waffen und Munitions Fabriken) à Berlin.

 

Les deux arsenaux chargés de cette production eurent, dans un premier temps, beaucoup de mal à compléter simplement les pertes dûes aux combats. Les Allemands utilisèrent, pour pallier à ces manques, de nombreuses mitrailleuses de prise, russes, françaises ou anglaises, avec une préférence pour la mitrailleuse russe, proche de la Maxim allemande.

A ce jour, les chiffres les plus fantaisistes circulent sur la production des mitrailleuses allemandes, laissant parfois supposer que près de 50 000 machines furent mises en dotation au début de l’année 1916… La réalité est bien différente. Un nombre important des mitrailleuses mises en service est consommé par les combats. Nous donnons dans le tableau les chiffres trimestriels de la production de MG 08.

 

Production de MG08
Aout-Septembre 1914 : 545 3e trimestre 1915 : 1920
4e trimestre 1914 : 740 4e trimestre 1915 : 2390
1er trimestre 1915 : 900 1er trimestre 1916 : 3090
2e trimestre 1915 : 1240 2e trimestre 1916 : 3510

 

 

 

 


 

 

 

 

Évolutions  :

 

En 1908, plusieurs modifications à l'affût et à la mitrailleuse sont adoptées ; les nouveaux modèles portent l'appellation de "08" pour 1908. La dotation au sein de l'armée allemande devient alors importante. En 1912, une lunette de tir est adoptée et un rail de fixation est ajouté sur le côté gauche de l'arme.
Vue arrière et de dessus. En bas, le rail de fixation de la lunette. A gauche, la hausse rabattable.

 

 

 

On ne note que très peu de modifications durant le Premier conflit mondial. Les premières Maxim, utilisées dès août 1914 possèdent les particularités suivantes :

 

-Marquage du millésime et de l'arsenal sur le carter ressort et non sur le capot

-présence, au bout du canon, d'un écrou et non d'un cache-flamme.

 Le cache-flamme apparaît plus tardivement (fin 1915-1916?).

 

 

La mitrailleuse Maxim MG 08 reste en dotation dans l'armée allemande, après plusieurs modifications mineures, jusqu'à la fin du second conflit mondial.

 


 

 

Descriptif :

 

 

Vue de droite, côté levier d'armement.
Vue du dessus.
Vue de gauche, côté carter récupérateur.
Vue du dessous.
 

 

 

Vue du carter gauche. On distingue le carter de protection du ressort récupérateur, spécifique aux mitrailleuses Maxim.
Vue arrière avec le bloc à poignées, la détente, à gauche, le rail de fixation de la lunette, au centre, le volet d'obturation du trou pour le passage de la baguette de nettoyage. Les poignées sont creuses et renferment chacune un petit pinceau permettant de huiler la machine.

 

 

 

Démontage sommaire

 

Le démontage sommaire ne nécessite aucun outil.

 

 

 

Capot

 

Il comporte la hausse rabattable et à partir de 1917,  l'année de production et le numéro de l'arme.

Capot de mitrailleuse MG 08, production avant 1917. Capot de mitrailleuse MG 08, production après 1917 par l'arsenal de Spandau, n° de l'arme : 46 844 (6844 d).

 

 

 

Culasse

 

La culasse est le système mécanique le plus complexe du système Maxim. Sur la vue du milieu, le numéro de l'arme et la lettre identifiant le numéro de culasse.

Elle est la pièce maîtresse du fonctionnement des mitrailleuses Maxim. Chaque mitrailleuse possède un jeu de 3 culasses ; elles sont marquées du numéro de série de l'arme et marquées A, B ou C. La première se trouve dans la mitrailleuse, les deux autres trouvent place dans deux boîtes spécifiques fixées sur l'affût (sauf sur l'affût 1901 où les boîtes sont mobiles) .

 

 

 

 

Carter ressort

 

Ressort récupérateur et son carter protecteur. La tension du ressort est réglable ; la plaquette à index du boîtier permet de la visualiser.

 

 

De 1908 au début de 1917, on retrouve l'arsenal  et son année de production, gravé à son extrémité. Après 1917, il ne comporte plus que le numéro de l'arme sur sa partie supérieure.
Ci-dessus : marquage de l'arme sur le carter ressort: MASCH. GEW. 08 GEWEHRFABRIK 1910 ; notez le camouflage à droite.

 

 

Marquage carter antérieur à 1908.

 

 

 

 

Passe bande

 

 

Ci-dessus : passe bande ou bloc d'alimentation. Notez les différences de finitions (acier poli et bronzage) Le passe bande en place, du côté droit de la mitrailleuse. A gauche, on observe le poussoir de débrayage.

 

 

 

Levier d'armement et mécanisme

 

L'ensemble est mobile et permet le recul du canon ; le vilebrequin et l'axe de bielle permettent ensuite le recul de la culasse.

 

 

 

Cache flamme

 

Le cache flamme vient remplacer l'écrou de serrage (a gauche), probablement au cours de l'année 1916.

Ci-dessus et à droite : détails des marquages du cache flamme et du disque anti-lueur

 

Ci-dessus : Cache flamme est son disque anti-lueur.

 

 

 

Canon

 

Détails des marquages des canons : n° de l'arme, calibre et poinçons (AN à l'extrême droite pour Arme Neutralisée).

 

 

 


 

 

 

Les affûts pour MG 08 :

 

 

Affût traîneau 08, Schlitten 08.

L'affût standart pour la MG 08 est l'affût traineau 08. Il est robuste, stable et permet une mise en position très rapide. Son transport est particulièrement facile.

Les pieds avant de l'affût traîneau sont réglables et permettent de le placer dans différentes positions.

Affût position basse

Affût position haute

 

Manettes de déverrouillage des pieds Affût en position repliée

Affût en position de brancard, permettant le transport de l'engin à deux ou quatre hommes.

Vue arrière de l'affût replié.

 

Marquages de l'affût : Numéro (1118), fabricant et année (17 pour 1917)

 

Détails du boîtier de fixation du canon de rechange.

Blindage avant d'affût en place. Le blindage retiré.

 

Sur l'affût, est fixé une boîte divisée en deux compartiments fermés par un bouchon à vis. L'un contient de la graisse, l'autre de l'huile. Il sont destinés à l'entretien de la mitrailleuse et de l'affût. Également fixés sur l'affût, deux outils. A gauche, il permet de retirer un étui vide tombé au fond du boîtier de la mitrailleuse. A droite, de retirer un étui resté dans la chambre du canon, dont le culot à été arraché. Deux boîtes pour culasse de rechange sont également fixées sur l'affût.

 

 

 

Affûts de circonstance, affûts de tranchée

Il existe de très nombreux types d'affûts légers pour MG 08. Ces affûts sont beaucoup moins encombrant et plus légers que le lourd affût traîneau. Ils permettent des tirs peu précis à de courtes distances pour des troupes mobiles. Le grand nombre de variantes ainsi que la fabrication peu soignée de ce matériel, laisse à penser qu'il s'agit, pour la plus part, de pièces réalisées sur place, dans des ateliers proches du front. Ils apparaissent dès 1915, de façon à pallier à l'absence d'arme automatique légère, facilement transportable dans les conditions de combat de la guerre de tranchées. Puis, ils disparaîtront progressivement, à partir de l'apparition de la MG 08/15.

Photo présentant l'affût de tranchée standard, vraisemblablement le plus utilisé. Il se fixe simplement sur une planche.

Affût de tranchée standard en configuration anti-aérienne.

Ci-dessus: affût de tranchée standard monté avec quatre pattes métalliques terminées par une semelle et un pic d'ancrage. On note la présence du bouchon de tir à blanc.

 

Le pied droit à été sectionné et il manque la partie supérieure du système de fixation de cet affût. Il est originaire de la région de la Somme. Affût muni d'un piquet se plantant dans le sol. Il est originaire de la région de Verdun.
Affût originaire de la région de Verdun.

 

Autres types d'affûts

Ci-dessus : Affût de fortification. Ci-dessus :affût indéterminé.

 

Ci-dessus : affût de zeppelin utilisé en configuration anti-aérienne.
Ingénieux système permettant la mise en position anti-aérienne d'une MG 08, au fond d'une tranchée. L'homme placé à droite est obligé de maintenir la caisse de munitions dans une position permettant le bon déroulement de la bande de cartouches durant le tir.

 

 


 

 

 

Les blindages pour MG 08 :

 

 

Le grand blindage ou MG Schild 08

 

Ce blindage à été développé avant guerre. Il se fixe sur l'affût, en s'appuyant et en se fixant dans les supports prévus à cet effet, sur le blindage d'affût.

 

 

Variantes :

 

Ci-dessus : grand blindage d'affût divisé en deux pièces (un seul côté vu de face et de dos). La coupe du blindage est différente du modèle 08. On note la longue échancrure destinée au passage du bord de l'affût traîneau et le crochet destiné au montage de la plaque sur le petit blindage de l'affût.

 

 

 

 

Blindage de manchon ou Mantelpanzer.

 

Il protège l'ensemble du manchon des projectiles. Il se fixe par deux "pattes" que l'on serre sous le manchon. D'un poids relativement important, il était surtout utilisé sur les mitrailleuses statiques.

 

Ci-dessus :système de serrage permettant de fixer le blindage au manchon.

MG 08 équipée du MantelPanzer et du petit blindage de manchon.

 

 

 

Petit blindage de manchon

 

Il est destiné à protéger le manchon des projectiles arrivant de face. Il est fixé par le pare flamme ou par l'écrou retenant le canon. 

 

Détail du marquage frappé au dos du blindage.

Deux vues d'une mitrailleuse au 335e IR. Notez le petit blindage de manchon et le blindage d'affût.

 

 

 

Blindage d'affût.

 

Il se fixe dans l'affût et protège le tireur des projectiles.

 

 

 

 


 

 

 

Les lunettes de tir pour MG 08 :

 

 

La lunette est destinée à faciliter le pointage et l'observation des résultats du tir. Son grossissement est de 3 environ ; son champ de 150 millièmes environ. Ce n'est pas une lunette télémétrique. Le réglage s'effectue par l'intermédiaire d'une molette graduée, placée sur le côté gauche. Elle porte une graduation dont les chiffres correspondent à ceux de la hausse normale.

Lunette ZF-12.

 

 

 

En bas : détail d'un étui. Il en existe de nombreuses variantes.

 

 

Variantes :

 

 

 

 

 
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