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Organisation des unités de mitrailleuses dans l'Armée allemande.
Des origines aux premiers
combats: A la charnière
entre le XIXiem et le XXiem siècle, l’ensemble des armées européennes se
modernisent. De nombreux progrès dans des domaines aussi variés que
l’industrie, la métallurgie, la chimie, permettent un développement
fulgurant de nouveaux types d’armes. Les armes automatiques et les
mitrailleuses, après un temps d’hésitation, commencent à intéresser les
armées du monde entier. En 1899, l’armée impériale allemande se dote de quelques mitrailleuses auprès de la Deutsche Waffen und Munitionsfabriken (DWM), adoptées sous le patronyme de MG99. Puis en 1901, un nouveau modèle, la MG 01 est de nouveau adopté. Les
Maschinen-Gewehr-Abteilung
Il s’agit alors d’unités d’élite et de prestige, chaque MGA ne met en batterie que six mitrailleuses. Le conflit russo-japonais de 1904 et 1905, premier conflit moderne en ce début du XXiem siècle, mit dramatiquement en exergue la capacité d’arrêt fulgurante des mitrailleuses. Dès lors, l’Allemagne décide de se doter d’un nombre important de ces nouvelles armes et de développer au maximum son potentiel tactique. L’arsenal militaire de Spandau, en collaboration avec la DWM, met au point une nouvelle arme à partir de la MG01, en l’allégeant. Le projet est mené à terme en 1908 et la mitrailleuse baptisée MG08. Entre temps, en 1907, les mitrailleuses sont incorporées dans cinq régiments d’infanterie à titre d’essai. Puis à partir de 1908, tous les régiments d’infanterie vont se voir, progressivement dotés de mitrailleuses modèle 1908, incorporées au sein d’un compagnie supplémentaire, la 13iem compagnie ou compagnie de mitrailleuses, à 6 pièces (plus une de rechange). En 1913, 5 MGA sont dissous et les 11 restants sont répartis
dans les 11 divisions de cavalerie (1 et 2iem MGA de la Garde, 1 à 7 prussien,
n°8 saxon, 1 bavarois).
Les Festung-MG-Abteilungen
Les disponibilités en matériel du modèle 1901, permirent la constitution de 15 détachement de mitrailleuses de forteresse, les Festung-MG-Abteilungen. Ces FMGA furent attachés, dans diverses fortifications,à un régiment d’infanterie, au sein d’une 14e compagnie de mitrailleuses (FMGK). L’uniforme des hommes de ces compagnies particulières était
identique à celui du régiment d’accueil, mais ils portaient une dragonne spécifique
à la 14e compagnie.
A la mobilisation, ces unités éclateront en une multitude de formations, au sein de nombreuses Festung MG-Kompagnie, Festung MG-Züge et Festung MG-Trupp.
Les MG-Kompagnien des régiments d’infanterie
A partir de 1908, chaque régiment d’infanterie, ainsi que chaque bataillon de chasseur, se voient progressivement dotée d’une nouvelle compagnie, la 13iem, dite compagnie de mitrailleuse. Elle est organisée autour de 6 pièces MG 08, divisées en trois sections de deux pièces chacune. L’uniforme est identique à celui des autres compagnies
du régiment ; la dragonne est celle de la 13e compagnie.
Organisation à l'entrée en guerre: Dès les premiers combats, en août 1914, la mitrailleuse
se révèle être une arme d’une puissance considérable. Les masses compactes
de fantassins français, s'élançant baïonnette au canon contre les positions
allemandes, sont fauchées inexorablement par les tirs précis, denses et réglés
des mitrailleuses allemandes ; le bilan des premiers mois de campagne sera
terrible, le plus élevé de toute la Guerre. Ce seul samedi 27 août 1914,
27000 soldats français meurent en Lorraine, dont un bon nombre sous les rafales
des mitrailleuses allemandes. En effet, il suffit de quelques hommes déterminés
et entraînés, armés de quelques mitrailleuses, pour réduire à néant les
charges de l’infanterie française, pourtant parfaitement exécutées, comme
« à la manœuvre ». Comme dans un cauchemar, l’Etat Major français
va s’entêter à suivre sa doctrine de l’offensive à outrance, refusant de
voir l’évidence et continuant de mener son infanterie au massacre. Mal
instruit, les mitrailleurs français ne parviendrons jamais aux mêmes résultats. On crut souvent, et on croit toujours, que l’explication tenait au nombre supérieur de mitrailleuses en dotation au sein de l’armée impériale allemande. Et pourtant, il n’est pas plus important que celui des autres belligérants. Dès la mobilisation générale, les tableaux d’effectifs de guerre de l’armée impériale prévoient la constitution de nouvelles compagnies de mitrailleuses, et la répartition des pièces dans les différentes unités. Une étude succincte de ces formations permettent de se donner une idée précise du nombre de pièces en dotation et de leur répartition au sein de l’infanterie. Chaque régiment d'infanterie possède une compagnie de mitrailleuses à 6 mitrailleuses plus une de réserve. Composition d'une M.G.K. : 1 M.G.K. par régiment d'infanterie. Elle possède 3 sections de 2 pièces, soit 6 mitrailleuses (plus une de réserve) Dans le régiment, la M.G.K. forme la 13e compagnie. Son effectif est de 4 officiers, 15 sous-officiers et 83 hommes ; le personnel et le matériel sont montés sur voitures. On compte 12 200 cartouches par pièce et 3 voitures à munitions pour la compagnie. Une cuisine roulante. - Au sein des Unités d'Active (un régiment comprend 3 bataillons et une compagnie de mitrailleuse) : 218 régiments d'infanterie comptabilisent 219 Compagnies de mitrailleuses ou M.G.K., plus 15 compagnies de mitrailleuses de forteresse ou Festung M.G.K.. Le Lehr-Infanterie-Régiment possède deux M.G.K.(une du Lehr-Infanterie-Régiment et la Lehr-M.G.K. der Infanterie Schiess-Schule). - Au sein des Unités de Réserve (3 bataillons pour la plupart des régiments de réserve) : 113 régiments de réserve se partagent 88 compagnies de mitrailleuses de réserve, R.M.G.K.. - Au sein des Unités d'Ersatz : Les unités d’ersatz
sont constituées au sein des dépôts de corps d’armée de l’intérieur, ce
sont des bataillons de dépôt servant à la formation des jeunes recrues. Dans
certains cas, ces unités d’ Ersatz-bataillone constituèrent de nouvelles
unités. A la mobilisation, 86 bataillons d'Ersatz se partagent 43 sections de
mitrailleuses d'Ersartz, Ersatz M.G. Zugen, à 2 pièces chacune (parfois
des pièces de prise). Une fois leur formation terminée, ces unités seront,
pour certaines, regroupées en 1915 en Régiments d’infanterie (IR 357-365 et
368-371) et en Régiments d’Ersatz pour d’autres. Elles n’interviendront
sur le front qu’à partir de ce moment. 86 bataillons d'Ersatz se partagent 43 sections de mitrailleuses d'Ersartz, Ersatz M.G. Zugen, à 2 pièces chacune. - Au sein des Unités de Landwehr ( à 3
bataillons par régiment) : A la mobilisation, 96 régiments
de Landwehr se partagent de façon inégale quelques compagnies de mitrailleuses
de forteresse, soit 30 Festung-MGK, ainsi que plusieurs MGK d’active et de réserve. Les nouvelles divisions
de Landwehr, levées après la mobilisation, seront dotées à leur tour de
mitrailleurs issus des formations de forteresse. Toutes ces formations seront
incorporées au sein des régiments dans lesquels elles servent (Seront
concernés : Festungs Maschinengewehr Abteilungen et Festungs
Maschinengewehr Kompagnien des grosses fortifications (essentiellement
Koenigsberg, Lötzen, Graudenz, Thorn, Strasbourg, Mutzig, Thionville et Metz),
ainsi que les Festungs Maschinengewehr Trupps),
dans les 5e, 8, 10-14 Landwehr Division et dans la 1 bayr. L.D.. -
Au sein des Bataillons de Chasseurs : 18 MGK sont répartis
dans les 18 bataillons de chasseur. En août 1916, une deuxième compagnie de
mitrailleuse viendra compléter la première. -
Au sein des Unités de Cavalerie : A la mobilisation, 5 Reserve
Maschinen-Gewehr-Abteilung sont créés (n°1-5). Puis le MGA n°9 (fin
1914) et n°10 (1915). Ces unités seront ultérieurement presque toutes transformées en escadrons de mitrailleuses.
En août 1914, la dotation théorique en mitrailleuses, au sein de l’armée allemande est donc la suivante :
Après quelques semaines de campagne, force fut de constater que la guerre devait durer et que les combats consommaient rapidement le matériel. Fort du succès de l’emploi des mitrailleuses et devant les pertes en matériel accumulées, il fut décidé d’augmenter les productions et d’en renforcer la dotation. De nouvelles formations de mitrailleurs allaient rapidement voir le jour.
Organisation de l'entrée en guerre jusqu'en 1916 : A
partir de novembre 1914, pour augmenter la dotation des régiments en
mitrailleuses, les allemands mettent sur pied des sections autonomes à 3 pièces
: FeldMaschinenGewehrZuge ou FMGZ. Elles forment une série commençant
par le numéro 1(1-330 : 330 FMGZ prussiennes et numérotées de façon indépendantes,
1-38 FMGZ bavaroises) ; c’est donc 368 FMGZ qui seront crées.
Ces sections sont affectées à raison de 1 à 3 par régiment et restent autonomes, puis progressivement, constitueront une deuxième compagnie de mitrailleuses dans un certains nombre de régiments (surtout dans l'active et la réserve).
Par
mesure d'économie, il est décidé en août 1915 qu'il ne sera plus créé de
sections autonomes, mais des sections de complément : MaschinengewehrerganzungsZuge
ou MGEZ. Elles ne possèdent plus d'appareils téléphoniques ni de
cuisines roulantes et n'ont que 3 caissons au lieu de 4 pour le transport des pièces
et des munitions. Ces sections sont destinées à compléter les compagnies
existantes ou à entrer dans la composition des deuxièmes compagnies régimentaires.
Elles forment une série commençant au numéro 331 (prussiennes et assimilées :
331-879 et toujours numérotés à part : 1-6 bavaroises) Numérotation
des section autonomes : Saxonnes :
66-73, 176-185, 380-391, 552-557, 642-649, 714-720, 780-783. Württemberg :
138, 139, 222, 223, 379, 650-653, 722-725, 784, 785. Bavaroises
(en plus de celles d’en haut) : 630-641, 702-713, 774-779, 810-830,
873-878. A la fin de l'année 1915, presque chaque régiment possède une deuxième compagnie de mitrailleuse ; le nombre de pièces en service serai proche de 8000.
Le
rôle de soutien de l’infanterie envisagé avec les Musketen Bataillone est
repris par les sections de mitrailleurs d’élite. Ainsi,
fin 1915, les premières sections de mitrailleurs d'élite sont formées : les MGSST
ou MaschinenGewehr Scharfsschutzen-Trupps. Le 25 janvier 1916, 200
sections sont créées, en incorporant les hommes les plus expérimentés des
unités de mitrailleurs. Ces sections comportent alors 8 pièces (fin 1915), sont autonomes et donc ne sont pas affectées de façon définitive à un régiment. Le personnel est choisis parmi l’effectif des compagnies de mitrailleuses régimentaires. Les hommes effectuent un stage d’une durée de 5 semaines, dans l’un des 3 camps de formation d’élève mitrailleur (Döberitz, Hammelburg, Beverloo). Ces unités sont engagées au côté de régiments, dans des opérations offensives, principalement dans le secteur de Verdun et à partir de mars 1916. Elles sont affectées à des missions spéciales (principalement offensives) et reçoivent leurs ordres des commandants de secteur. On les retrouve ainsi rattachées à certaines divisions d’infanterie ou à certains corps d’armée, où utilisées par le commandement suprême pour renforcer certaines grandes formations. Cette série spéciale commence par le numéro 1.
En
août 1916, elles sont regroupées (en suivant la réorganisation générale des
compagnies régimentaires) par trois pour former des compagnies à 24 pièces ;
elles s'appellent désormais : Maschinen-Gewehr-Scharfschutzen-Abteilungen
ou MGSA. Au total, 83 de ces unités seront constituées d’août 1916
à avril 1917. Le nombre de pièces par section passera progressivement à dix
puis à douze pièces en février 1917 (leur personnel passe de 84 à 140
hommes) , soit un total de 36 MG 08 par MGSA en 1918. Ces unités sont articulées
en 3 MGSST aptes à combattre de manière indépendante en soutien d’un régiment
engagé. MGSA
1-79 : prussien et assimilé. MGSA
1-4 Bay : bavarois
Les hommes de ces MGSST et MGSA sont les seuls autorisés à porter l'insigne de manche distinctif des unités de mitrailleurs d'élite.
D’après
le règlement : Les
MGSST portent l’uniforme de l’infanterie, avec le numéro de la section sur
la patte d’épaule et le couvre casque. Ils portent la dragonne de la première
compagnie. Les
MGSA portent également l’uniforme de l’infanterie ; numéro du
bataillon sur les pattes d’épaule et le couvre casque, une dragonne de la
première, deuxième ou troisième compagnie (boutons de pattes d’épaule au
numéro de la compagnie).
Nouvelle organisation, août 1916 : Pour uniformiser la dotation en mitrailleuse au sein de chaque régiment, un refonte complète est décidée et appliquée en août 1916. Le régiment comporte désormais 3 bataillons à 4 compagnies plus une dernière de mitrailleuse (MGK), soit un total de 3 compagnies de mitrailleurs par régiment (18 pièces par régiment). Le nombre de mitrailleuses disponibles à cette époque (11 000 à 16 000 selon les sources) est insuffisant pour arriver à cette dotation. On observe en moyenne (février 1917) seize et demi mitrailleuses par régiment, avec de fortes disparités. En effet, dans les secteurs actifs, les unités sont renforcées par les sections d'élite (MGSA) et par les pièces étrangères de prise, permettant d'atteindre jusque 20, voir 24 pièces dans certains régiments. A partir de 1917, la production en MG 08 est plus importante et permet progressivement d'augmenter le nombre de pièces par compagnie : 6, 8, 10 et enfin 12 ; en 1918, le nombre théorique de MG 08 par régiment est donc de 36.
Introduction des mitrailleuses légères :
Le concept des mitrailleuses légères :
Confusément,
la doctrine d’emploie des mitrailleuses allait progressivement évoluer et dès
1915, de nouvelles voies allaient être recherchées. Comme chez les autres
belligérants, les Allemands allaient chercher à s’affranchir du manque de
maniabilité imputable au poids de la machine et de son affût, pour donner une
vocation plus offensive aux armes automatiques.
Les premiers balbutiements d’emploi des armes légères automatiques, le FM Mädsen :
Les premiers essais dans l’Armée allemande se font grâce à une arme facilement disponible sur le marché international, le fusil mitrailleur danois Mädsen. Des Musketen Battaillon (Le 1er Musketen Bataillone fut formé à partir du 4iem bataillon du Leib Infanterie Régiment n°117), équipés de FM Mädsen, font leur apparition en septembre 1915, lors de la bataille de Champagne. Ces unités sont créées par AKO le 10 août 1915. Le XVIIIe Corps d’Armée va se voir à charge de les former. Ce sont des hommes de l’I.R. 117 (Hessois) qui sont choisis et qui conservent alors l’uniforme de leur régiment. Leur dépôt sera également supporté par celui de l’I.R. 117 ; une compagnie d’Ersatz chargée de l’instruction des recrues y prend pied. Deux
bataillons sont créés ; ils se partagent 5 compagnies de 30 FM chacun.
Les Mädsens subissent un recalibrage à la munition allemande et diverses
modifications. Ces unités sont alors engagées en soutien de l’infanterie sur
les points de résistance.
Des essais auront lieu également avec le FM Parabellum MG 13, utilisé dans l'aviation.
Bergmann ou MG 08/15
Depuis le début de l’année 1916, des affûts de fortune sont utilisés de façon à alléger le poids de la MG 08. Puis, quelques expérimentations ont lieu, notamment, semble-t-il, dans certaines formations offensives et troupes d’assaut, avec deux armes misent en concurrence. La première est la MG08/15, la seconde la mitrailleuse Bergmann LMG15.
A
la fin de l'année 1916, apparaissent les Leicht MG Trupps ou LMGT.
Ce sont des sections de mitrailleuses légères, équipées de mitrailleuses Bergmann
1915 ou LMG15. La LMG 15 était destinée à l'aviation. Son emploi à bord des appareils présenta de nombreuses difficultés d'ordre technique. Elle fut donc reversée à l'Infanterie dans le cadre d’essais sur les fusils-mitrailleurs, à partir de 1916. La version initialement développée pour les avions fut donc modifiée (Bergmann Alt Art/a.A pour ancien modèle) avant que n’apparaisse une nouvelle version dédiée aux troupes terrestres (Bergmann n.A, neuer Art pour nouveau modèle), équipée d’un solide bipied et de quelques modifications mécaniques. Les premières Bergmann a.A rapidement modifiées pour un usage terrestre, sont distribuées au début de 1916 aux troupes opérant sur le front italien et probablement aux Musketen Battaillon en remplacement partiel des FM Madsen. Selon toute vraisemblance, elles donnèrent satisfaction puisqu’il fut décidé au début de l’été 1916, de créer des unités spéciales dévolues à leur usage.
En
juillet, leur formation est débutée. En deux mois, 52 sections sont formées
avec les Bergmann LMG 15 a.A disponibles. Ces Leicht MG Trupps comprennent 3 groupes de 3 pièces chacun. Le refroidissement par air de la Bergmann ne permet pas le tir de plus de 250 coups en continu. Pour cette raison, les pièces sont groupées par 3 et tirent alternativement. 111 sections auraient été crées, avec dans chacune 9 pièces en dotation. Leur numérotation est la suivante : 1-87 : prussiennes, 88-99 : bavaroises, 100-107 : saxonnes, 108-111 : würtembourgeoises ). Elles
seront rattachées à certaines compagnies de mitrailleuses en qualité de 4iem
section, utilisées en renfort de feux lors de la réalisation de coups de main.
D’abord engagée en Roumanie, des sections équipées de Bergmann sont utilisées
sur le front oriental. A la formation du St.Btl. 9, en décembre 1916, la
compagnie de mitrailleuses est remplacée par une leichter MG Trupp (trois
groupes de trois mitrailleuses Bergmann n.A). Divers détachements sont engagés
sur le front occidental à partir de janvier 1917. En
septembre 1916, les 59 sections restantes semblent avoir été équipées des
premières MG 08/15, sortant directement des arsenaux de Suhl, probablement pour
les échanger ensuite contre des lMG 15 n.A dès leur disponibilité (en 1917,
voir décembre 1916 pour les premières). Il semble que 6000 pièces aient été
commandées. En
avril 1917, les LMGTrupps sont réparties entre le front oriental et occidental,
pour renforcer les unités en ligne. Devant
le succès remporté par ces LMGTrupps, il est alors décidé d’équiper
chaque régiment d’infanterie de l’équivalent de sa propre LMGTrupps ;
chaque régiment doit percevoir 6 ou 9 pièces légères automatiques, articulées
en trois Gruppe, rattachées provisoirement à chacune des trois MGCompagnie du
régiment. Mais
ce n’est pas tout. Selon le programme arrêté le 12 mars 1917, les autorités
militaires allemandes décident de distribuer deux mitrailleuses légères par
compagnie (8 par bataillon) de ligne. Les LMGTrupps sont donc dissoutes et
incorporées directement aux unités au sein de certaines compagnies
d’infanterie. Les mitrailleuses Bergmann se voient ainsi réparties au sein de
différents régiments ; elles remplaceront avantageusement les MG08/15
dans les opérations tel les coups de mains et autres. Avec ce nouveau
programme, les mitrailleuses légères sortent du cadre de la compagnie de
mitrailleuse et sont servies par des fantassins des compagnies d’infanterie
« classique ». Ces nouveaux mitrailleurs ne portent aucun signe qui
puisse les différencier des autres fantassins ; leur dragonne est celle de
leur compagnie. Ces
nouvelles dispositions imposent une production de mitrailleuses en masse à une
cadence encore jamais envisagée. C’est
probablement devant l’impossibilité pour la petite firme Bergmann de produire
une telle quantité d’armes automatiques, que son succès devait la reconduire
à l’oublie… Une autre mitrailleuse légère, un hybride de la mitrailleuse
MG 08 aux qualités moindres, mais dont la capacité de production des arsenaux
était bien supérieure, devait finir par s’imposer.
La mitrailleuse légère qui allait s’imposer au sein de l’armée allemande, fut donc la MG 08/15. En mars 1917, après de nombreux essais, la mitrailleuse légère MG 08/15 est introduite, à raison de 3 par compagnie d'infanterie (soit 36 par régiment). Progressivement, la dotation théorique de mars sera mise en place, puis elle passera à 6 pièces théorique en 1918. Cette dotation ne sera que rarement observée. La
production de cette nouvelle machine a commencée tardivement, à la fin de
l’année 1916. Les premiers exemplaires sont utilisés tout à la fin de 1916,
dans le secteur de Verdun, probablement au sein des LMGTrupps et de quelques
formations offensives ou d’assaut. Puis
mars 1917, après de nombreux essais et utilisation au sein de nombreuses
formations, la mitrailleuse légère MG 08/15 est introduite, à raison
de 2 ou 3 MG 08/15 par bataillon, au sein de la compagnie de mitrailleuse (soit
9 par régiment). Rapidement,
la dotation au sein des seuls MGK est annulée au profit des compagnies
d’infanterie ; 2 MG 08/15
sont distribuées à chaque compagnie régimentaire (4 compagnies par
bataillon). Malgré cet effort, il semble
que la dotation en septembre 1917 n’excède pas les 6000 exemplaires. A
l’hivers, la production devient rapidement suffisante et la dotation passe de
2 à 3 par compagnie « de biffe ». Le premier février 1918, la
dotation en MG 08/15 passe à 6 par compagnie (une par section de combat). Ainsi,
la dotation théorique passe à 72 par régiment (avec les 36 MG 08 des MGK,
cela fait un total de 108 armes automatiques par régiment ; en 1914, ce
nombre était de 6. En
réalité, ce n’est que progressivement que cette dotation sera mise en place ;
elle ne sera que rarement observée avant la fin
du printemps de 1918. Malgré
cela, on constate l’énorme progression de la puissance de feu au sein de
chaque régiment. En août 1914, environ 340 compagnies de mitrailleuses étaient
réparties dans les unités ; en 1918, elles sont 2400. A partir de
septembre 1917 et jusqu’à l’Armistice, une fois la production de MG 08/15
pleinement lancée, la production mensuelle de mitrailleuses dépassera les 13 000
pièces !
Unités spéciales : Les Gebirgs-Maschinen-Gewehr-Abteilungen, Bataillons de mitrailleurs de montagne, sont spécialement entraînés et équipés pour combattre en altitude et en montagne. Dans un premier temps, ils sont utilisés sur le front des Vosges, puis seront transférés dans les Balkans et les Carpathes. Les Flugabwehr-Maschinen-Gewehr-Abteilungen sont des bataillons de défense contre avions. Ils seraient composés de 3 compagnies à 12 MG 08 chacune. Il existe également des unités spécifiques dans la cavalerie et dans les unités de forteresse. Les Festung-Maschinengewehr-Abteilungen sont au nombre de 27 à la mobilisation, mais rattachés à des régiments d'infanterie. Chacune est composée de 6 officiers et 87 hommes pour 6 pièces.
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