Les mitrailleuses du premier conflit mondial.

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Les sections de mitrailleuses d'infanterie, les compagnies de mitrailleuses d'infanterie.

Principe de l'organisation française à l'entrée en guerre : 

Les mitrailleuses sont affectées soit à l'Infanterie, soit à la Cavalerie. Elles sont groupées par section de 2 pièces ; une section par bataillon dans l'infanterie (3 sections par régiment actif, 2 sections par régiment de réserve, 1 section par bataillon de chasseur). Dans la cavalerie, une section est affectée à chaque brigade.

 

Évolutions de 1914 à 1918.

Jusqu'en 1915, la section est l'unité de manoeuvre de base pour les unités de mitrailleuses. Chaque bataillon possède alors sa section de 2 pièces. Dans l'infanterie, on compte donc 6 mitrailleuses par régiment d'active à la mobilisation (à titre de comparaison, un régiment allemand comprend 1 compagnie de mitrailleuses à 3 sections de 2 pièces, soit également 6 mitrailleuses par régiment). 

Jusqu'en 1916, les régiments d'infanterie de réserve sont à 2 bataillons. Puis progressivement, ils grossissent à 3 bataillons pour s'aligner sur les régiments d'active. Parallèlement, les bataillons perdent leur quatrième compagnie qui forme un dépôt divisionnaire assurant l'instruction des renforts, et se voit remplacé par une compagnie de mitrailleuses à 4 sections de 2 pièces, soit 8 mitrailleuses.

 Dans l'action, les sections se retrouvent souvent abandonnées à elles-mêmes et leur puissance de feu est perdue dans l'ensemble. Une division d'infanterie, en août 1914, peut aligner au maximum 24 (ou 28) mitrailleuses.

Chaque pièce est servie par un caporal chef de pièce, un tireur, un chargeur et un aide-chargeur. La section est en principe sous le commandement d'un lieutenant, souvent remplacé par un sous-officier chef de section (sergent). On trouve également 4 pourvoyeurs, un armurier et un télémétreur.

En 1915, le 22 mars, on tente de regrouper les sections en compagnies qui passent alors à 8 pièces (soit 4 sections par régiment). Une compagnie de mitrailleuse est également crée au niveau de la brigade. Cette constitution de Compagnies de mitrailleuses (CM) ne se fera que progressivement, la production de la mitrailleuse 1907T étant particulièrement longue.

A partir de 1916,  les sections sont regroupées dans une compagnie de mitrailleuses (chaque bataillon perd sa quatrième compagnie qui se voit remplacée par une compagnie de mitrailleuse). La compagnie de mitrailleuses (à 4 sections) forme alors un tout dont la puissance intervient en masse dans le combat, en liaison étroite avec le commandement. Les compagnies de mitrailleuses sont affectées aux bataillons où elles remplacent une compagnie d'infanterie. On compte alors 3 compagnies de mitrailleuses par régiment, soit 24 mitrailleuses par régiment. Au 1er bataillon, la compagnie porte le n°1 : CM1, au 2iem bataillon le n°2 : CM2 et au 3iem, CM3.

Ci dessus : section de mitrailleuse en 1916 à 8 mitrailleuses.

En 1917, les compagnies de mitrailleuses passent à 12 pièces (soit 36 mitrailleuses par régiment). Elles prennent en compte, en plus, un canon de 37 mm et un mortier de 81 mm.

A la fin de la Guerre, une Division d'Infanterie compte donc 108 mitrailleuses, contre 24 ou 28 en 1914.

Le tableau suivant donne une idée de l'effort réalisé :

Année

1914

fin 1915

1916

1917

1918

Dotation des armées en mitrailleuses

5100 (à la mobilisation).

proche de 8000

janvier : environ 9000

décembre : environ 24000 dont 10 000 en réserve

janvier : environ 25 000 dont 10 000 en réserve

décembre : environ 40 000 dont  15 000 en réserve

60 500 (à l'Armistice)

45 000  selon d'autres sources

La production totale de mitrailleuses (tous modèles confondus) est proche de 87 000 exemplaires durant la durée du conflit.

Année

1914

1915

1916

1917

1918

Dotation en mitrailleuses par régiment

6

8

24

36

36

Composition des sections d'infanterie.

Les premières unités créées en France furent des sections de montagne ; tout le matériel était alors porté sur bât. Ensuite, des sections d'infanterie furent créées et tout le matériel était transporté sur roues (sur des voitures de compagnie). Enfin, on vit la création des sections du type vosgien dans lequel le matériel de la section de manoeuvre était sur bât et tout le reste sur roues. A la mobilisation, il ne subsiste que deux types de sections : le type alpin (tout sur bât, affectées avant la mobilisation aux corps de troupe des 14e et 15e Corps, de Corse, d'Algérie et de Tunisie) et le type mixte (c'est l'ancien type vosgien).

Il faut cependant encore ajouter les sections des troupes de forteresse, dans lesquelles on distingue les troupes de défense des secteurs et celle de défense des ouvrages. A la mobilisation, elles sont armées de mitrailleuses Hotchkiss (modèle 1900 et dérivés) et de Puteaux.

Les sections de défense des secteurs ont la même composition que les sections de campagne, mais elles n'ont pas de train de combat et ne disposent que de 6 mulets. Ces troupes restent toujours à proximité de leur place forte.

Les sections  de défense des ouvrages servent sous coupole ou avec affût de rempart. Il n'y a pas d'échelon ni de train de combat.

 

On distingue donc deux types de sections :

- La section de type mixte, sur animaux de bât et sur roues (voiturettes)

- La section de type alpin, sur mulets de bât.

 

La composition d'une section type mixte en 1914 est la suivante :

 

Grades Emplois  

Lieutenant

Chef de section

1

Sous-officier Adjoint au chef de section

1

Caporaux Chefs de pièce

2

Soldats 

Tireurs

2

idem

Chargeurs

2

idem

Aide-chargeurs

2

idem

Télémétreur

1

idem

Armurier

1

idem

Agent de liaison cycliste

1

Caporal

Commandant l'échelon, approvisionneur

1

Soldats

Pourvoyeurs

4

idem

Conducteurs à l'échelon

9

Caporal

Chef de voiture, commandant du train de combat

1

Soldats 

Conducteurs

2

Soit 13 hommes à la section de tir et 21 à l'échelon. La première pièce avec le télémétreur constitue la première escouade;  la deuxième pièce comprend l'agent de liaison cycliste et l'armurier et constitue la deuxième escouade.

Le 79e R.I. en manoeuvre, le 17/09/1910. La 1er section de mitrailleuse à Omelmont. A noter, les affût 1907 C, les mitrailleuses 1907 avec bouchon de tir à blanc. Les hommes sont armés de mousquetons d'artillerie. Ils portent tous le couvre képi en toile blanche.

 

Le 20 août 1916 sont créés les compagnies de mitrailleuses à 4 sections, dont l'effectif est le suivant :

3 officiers (1 capitaine, 2 lieutenants et 1 adjudant)

1 sous-officier comptable

1 sous-officier de liaison

5 chefs de section

1 caporal fourrier

8 caporaux chefs de pièce

1 caporal armurier

2 caporaux d'échelon

2 caporaux au train de combat

4 soldats armuriers (1 par section)

16 tireurs

16 chargeurs

16 aide-chargeurs

16 pourvoyeurs

3 ordonnances agent de liaison

1 télémétreur

1 cuisinier

1 infirmier

Soit un total de 96 hommes auquel on ajoute

 

Pour les compagnies type mixte : 44 conducteurs pour 52 chevaux (140 hommes au total)

Pour les compagnies sur voiturettes : 24 conducteurs (24 voiturettes ; 16 de pièces et 8 de munitions) et 32 chevaux (120 hommes au total).


Section1914.jpg (71099 octets)

Cliquez sur la photo pour l'agrandir.

En bas de la photo, la section de tir avec son télémétreur debout derrière. Les autres hommes debout au fond sont certainement des soldats de l'échelon. Ils ont tous armés du fusil 1886M93 (Lebel). Ils portent au col le numéro du 170e R.I..

 

 


 

StEtienne6.jpg (39215 octets)Cliquez sur la photo pour l'agrandir.

Une section de tir à la fin de 1914. Observez les mitrailleuses St Etienne 1907 T sur affût 1907 C, les caisses aux accessoires n°1 et n°2, le télémètre et le bouchon de tir à blanc sur la mitrailleuse de droite. Certains hommes portent une capote gris de fer bleuté à une seule rangée de boutons ; celui du centre, assis, une capote à col chevalière et enfin celui au fond à droite, une capote Poiret bleu horizon avec des cartouchières de fortune.


Auparavant, on trouvait un armurier et un télémétreur par section ; il n'existent plus qu'au sein de la compagnie.

En 1916 est créé la compagnie de mitrailleuse du type sur voiturette qui deviendra rapidement le plus répandu. Le matériel de la section est alors transporté au moyen de 2 voiturettes porte-mitrailleuse et de 2 voiturettes porte-munition. Le train de combat est sur roue. 

Service de pièce en 1918 :

Equipe Fonction Charge de combat Outils
Caporal chef de pièce Responsable de la mitrailleuse. Donne les éléments du tir qu'il a reçus du chef de section et s'assure des résultats. Deux caisses à munitions, niveau de repérage et correcteur de pointage contre avions. Cisaille renforcée ou pelle ou pioche.
Tireur Dispose la hausse et effectue le tir Épaulière et gants de protection

Mitrailleuse

Serpe ou hache
Chargeur Sort les bandes de la caisse et les introduit dans le couloir d'alimentation. Affût Pelle ou pioche modèle 16
Aide-chargeur S'occupe du ravitaillement en munitions et aide le chargeur. Support pivotant et une caisse à munitions. Pelle ou pioche modèle 16.
 
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