Les mitrailleuses du premier conflit mondial.

Accueil ] Canons a balles ] Par salves ] Tir continu ] Brame ] Claxton ] Gardner ] Gattling ] Hotchkiss ] Maxim ] de Montigny ] Moyal ] Nordenfelt ] Reffye ]


Classification des mitrailleuses manuelles par système :  Canons à balles
Mitrailleuses par salves
Mitrailleuses à tir continu (Gatling et dérivés).

Naissance et déclin des mitrailleuses manuelles au XIXe siècle.

Depuis leur invention, on a toujours cherché à améliorer les armes à feu ; les rendre plus performantes, plus précises, plus robustes, en un mot, plus meurtrières.

A la fin du XIXe siècle, de nombreux facteurs vont permettrent un développement fulgurant de leur technique. C’est l’ère de l’industrialisation et de la métallurgie, domaines dans lesquels de nombreux progrès techniques sont réalisés en quelques décennies. C’est également l’apparition de nouvelles poudres de combustion, utilisées dans les munitions, qui sont dites sans fumée et qui sont surtout plus puissantes. Enfin, c’est une période propice aux marchands d’armes : les européens mènent alors de nombreuses campagnes coloniales et les tensions sont vives entre de nombreux états. Les budgets consacrés à l’armement dans chaque armée sont importants et fréquemment renouvelés.

C’est pourtant de l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats Unis, durant la guerre de Sécession, que ces engins meurtriers furent employés pour la première fois. Différents types furent expérimentés, sans toutefois donner des résultats importants. Peu de temps après, sur notre continent, l’utilisation peu concluante de la mitrailleuse de Reffye durant le Guerre Franco-Prussienne de 1870-1871, semble avoir donné une impulsion nouvelle à ces armes alors peu connues en Europe, les mitrailleuses manuelles. De nombreux systèmes destinés à faire fonctionner ces engins apparaissent et sont brevetés en une dizaine d’années (système Nordenfelt, de Montigny, Hotchkiss, Gattling, Gardner, Palmesantz, Albertini…).

Les militaires semblent avoir été particulièrement long à discerner les avantages que ces armes pouvaient apporter à celui qui les utilisait. C’est en réalité la Marine qui s’y intéressa en premier, pour répondre à la menace que représentait alors les torpilleurs. Ainsi, deux sociétés prirent un essor important : Nordenfelt et Hotchkiss. Les mitrailleuses qu’elles commercialisaient s’apparentaient plutôt à des canons, leurs calibres variant de 25 à 53 mm. L’intérêt des militaires  pour les mitrailleuses manuelles devait rapidement prendre de l’ampleur. Elles furent rapidement utilisées lors des campagnes coloniales, puis dans les fortifications. Le nombre d’exemplaires en dotation restait encore peu important. En effets, de nombreux défauts rendait leur utilisation difficile. Les cartouches de l’époque fonctionnaient avec de la poudre noire, qui encrassait les mécanismes et produisait une fumée épaisse. L’irrégularité de la combustion de cette poudre était également peu compatible avec ces canons à cadence de tir élevée ; il arrivait en effet fréquemment que la cartouche soit extraite de la chambre et qu’elle détonne après, entraînant alors la détérioration de l’engin. Le système d’alimentation des cartouches, assuré par le transporteur, souffrait d’un problème de conception. Les munitions tombaient dans la chambre sous l’influence de leur propre poids, ce qui empêchait de mettre la pièce en action avec une inclinaison légèrement prononcée. Mais surtout, les mouvements saccadés que le tireur imprimait au levier ou à la manivelle en actionnant la mise à feu, se transmettait à la pièce et faisait perdre toute précision au tir. On y remédiait en partie en utilisant des affûts d’un poids élevé. Cela permet peut-être d’expliquer qu’aucune firme, en dehors de Gardner, ne s’efforça de produire des modèles plus légers, qui finiront pourtant par s’imposer en peu de temps.

 

Naissance de la mitrailleuse de Hiram Maxim, la « Machine Gun ».

Hiram Maxim, un inventeur autodidacte américain installé à Londres, s’est efforcé à résoudre tous les défauts des mitrailleuses manuelles. Son invention, présentée en 1884, ouvre la voie à la simplicité, la légèreté et la maniabilité des mitrailleuses, et leur permettra de devenir, quelques années plus tard, extrêmement meurtrières et susceptibles de changer à jamais les conditions de combat sur le champ de bataille.

Sa mitrailleuse était automatique, c’est à dire qu’elle ne nécessitait aucune intervention d’une force extérieure pour fonctionner. Elle était ainsi plus stable, donc plus légère et plus manœuvrable. Son mécanisme était beaucoup plus simple, et moins enclin à s’enrayer. L’alimentation en cartouches se faisait au moyen d’une bande en tissu sur laquelle les munitions étaient fixées, et qui s’engageait dans un passe-bande dans lequel les cartouches étaient arrachées et amenées dans la chambre par un transporteur.

En 1885, Maxim s’associe avec un industriel, Albert Vickers qui prit la présidence de la Maxim Compagnie et mis à la disposition de la nouvelle société ses ateliers de l’usine de Crayford dans le Kent. Puis, en 1888, la Maxim Compagnie fusionna avec Nordenfelt et devint la Maxim-Nordenfelt Guns and ammunitions Compagny.

Après un temps d’hésitation, les armées du monde entier commencèrent à s’intéresser à la nouvelle arme. De nombreux essais furent réalisés et les premiers contrats signés. Rapidement, la Maxim devait commencer à semer la mort dans les rangs des indigènes au travers de plusieurs Guerres coloniales. L’Angleterre dota son armée de Maxim dès 1887, l’Italie dès 1888, la Suisse en 1894, puis l’Allemagne pour sa flotte en 1896 et son armée de terre en 1899. L’Empire Allemand finit par acquérir une licence de fabrication (comme la Russie) et en exporta à travers le monde entier : Le Chili, la Turquie, la Chine…

 

Une dizaine années plus tard, d’autres mitrailleuses automatiques, fonctionnant avec des systèmes différents, furent commercialisées.  Celle de Browning, fabriquée par Colt et portant le nom de cette firme ; puis celle d’Odkolek et de Benet dont le brevet fut acheté par Hotchkiss. Ces deux dernières fonctionnaient par emprunt des gaz au canon. Puis celle du colonel Von Dormus en Autriche qui portera le nom de Schwartzloss. En France, les ateliers de la manufacture de Puteaux mettaient au point une mitrailleuse manuelle à 7 canons sur un affût réduit, la mitrailleuse modèle 1895. Huit années plus tard, l’atelier avait conçu une mitrailleuse  automatique à récupération des gaz à la bouche, la mitrailleuse de Puteaux, adoptée en 1905.

 

 
Avis de Droit d'auteur : Toutes les photos et les matériels de site Web sont le Copyright 2003 exclusif de l’auteur  ou appartenant aux déposants respectifs avec leur autorisation et ne peuvent pas être reproduits, stockés dans un système de récupération, ou transmis entièrement ou partiellement, par n'importe quels moyens, électroniques ou mécaniques, la photocopie, l'enregistrement, ou autrement, sans la permission écrite antérieure de l'auteur.